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Pourquoi la méditation ? 


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Simona et Gualtiero Vannucci



Lors du festival du Yoga en Italie, organisé par Pramiti, école affiliée à la FIDHY, j'ai été

touchée par le satsang de Gualtiero Vannucci. Nous avons reçu l'autorisation de vous le transmettre dans le cadre de la transmission de la pratique de yoga via notre fédération : la FIDHYSATSANG avec Gualtiero Vannucci (traduction écrite de la conférence en italien par Simona)


Le thème du satsang a été inspiré par la lecture du livre :


WHY MEDITATION ? (Pourquoi la méditation ?) :

Cinq conférences données à l’Institut Blaisdell

Université de Claremont, Californie, 1974 Vimala Thakar 



“...Si j'avais été invité à parler de méditation il y a 40 ans, j'aurais donné une excellente conférence, pensant tout comprendre. Aujourd'hui, après 50 ans d'enseignement, je me retrouve devant vous sans aucune certitude. C'est pourquoi je ressens le besoin de clarifier ce que nous entendons par méditation : quand utilisons-nous le terme « méditation » ? Pourquoi pratiquons-nous le yoga ? Quel est notre plus grand désir ? Et quel est le but de notre sadhana ?”


“Ce sont des questions importantes que tout pratiquant devrait se poser. Pour plus de clarté, j'aimerais présenter brièvement la théorie du yoga classique telle qu'elle émerge dans les Yoga Sutras de Patanjali. La grande définition du yoga que Patanjali nous donne trace d'emblée d’une voie très claire lorsqu'il est énoncé « yoga citta vritti niroda », autrement dit, que le yoga est nirodha (certains le traduisent par contrôle, d'autres par suspension, d'autres par « non-identification »); ainsi, je préfère ne pas le traduire, car je pense que les sutras sont un livre ouvert et que chacun trouve compréhension et correspondance à travers sa propre expérience et sa pratique. Ceci dit, un message est très clair : le mouvement des vrittis doit être interrompu, quelque chose doit se produire. Gardez à l'esprit que les mots sont très restrictifs et ne peuvent expliquer l'expérience de nirodha.


En approfondissant, Patanjali nous dit quelque chose de fondamental : l'esprit n'est pas l'instrument approprié pour faire l'expérience du yoga. Ce message me semble extrêmement clair ! En ce sens qu'avec le raisonnement, les philosophies, les théories et les mots, nous ne saisirons jamais le sens et l'expérience du yoga; nous n'atteindrons jamais l'état de yoga, car les vrittis, le mouvement conditionné du citta, constituent le véritable obstacle, nous empêchant de voir quelque chose de plus profond, de plus vaste. Nous mettons des lunettes et toute la réalité est déformée, car nous nous identifions à la structure mentale conditionnée. Lorsque cette suspension se produit, notre véritable moi émerge dans sa nature essentielle et fondamentale, qui, à mon avis, est de ne pas s'identifier à ce qui se passe, de rester un témoin silencieux. Voyez-vous, pour le dire simplement : « Si je vois cet oreiller, une chose est sûre : je ne suis pas cet oreiller ; je suis l'observateur et l'oreiller est la chose observée. » Nous pouvons alors raisonner philosophiquement pour savoir s'il existe réellement une division, s'il s'agit d'une illusion de maya… mais une chose est sûre : il y a quelqu'un qui observe et il y a quelque chose de vu.


Lorsque cela se produit, le pouvoir qu'avait le mouvement des vrittis pour colorer les événements de la vie au fur et à mesure qu'ils se déroulent, diminue. Je ne dis pas que nous ne sommes plus entraînés par les pensées, mais nous commençons à observer, et cette phase d'observation, d'éducation et de formation sont des étapes fondamentales sur le chemin de la méditation. Voyez-vous, chers amis ! Il nous faut comprendre que l’ensemble de la structure est façonné par la mémoire ancestrale de l’humanité, par notre personnalité. La culture, par l'héritage génétique transmis par nos parents, je veux dire, notre structure mentale a un contenu si vaste, si profondément ancré dans nos cellules, que penser à la classer segment par segment me paraît être la plus grande folie. Pensez que nous pouvons organiser et faire fonctionner le système entier comme nous le souhaitons ne vous paraît-il pas absurde ? Et si quelqu'un veut essayer, je lui souhaite bonne chance ! À mon avis, observer ce qui est tel qu'il est, est bien plus intéressant et efficace, car cela permet de comprendre et de transformer. Lorsque je suis véritablement capable d'appliquer le principe dont nous parlons au quotidien, lorsque je suis un témoin attentif, il n'y a même plus de place pour réfléchir à un plan de changement : j'observe, je comprends, et c'est ce processus de compréhension qui a le pouvoir de transformer et de guérir. On retrouve cela aussi dans le hatha yoga, dans le Hatha Yoga Pradipika, il y a des sutras sur la méditation et le samadhi qui sont si beaux ! On trouve dans le texte le processus pour aller au-delà du Soi et de l'ego, au-delà de toutes les formations mentales. Ou encore, le texte nous parle de la relation esprit-respiration. Il affirme que lorsque l'un marque une pause, l'autre marque également une pause ; lorsque l'un travaille, l'autre travaille également ; il traite de la façon dont la respiration réagit, de la façon dont le corps réagit aux tensions du manas, de la façon dont il se sent au niveau des tensions nerveuses et musculaires. C'est pourquoi la pratique des asanas est fondamentalement un entraînement à la présence et à l'attention, et non pas : « Je dois atteindre cette position » ou « Je dois faire cet asana ». La pratique est une question de « ressenti » : être véritablement dans son corps ; écouter le corps dans son corps. Trop souvent, nous croyons ressentir, mais en réalité nous pensons: nous nous racontons une histoire sur ce qui se passe, et ce n’est pas un ressenti pur.


Je me suis donc posé cette question : quelle est notre plus grande addiction ? 


Le contrôle mental !


Ce besoin constant de dire quelque chose sur ce que nous faisons ou ce qui se passe.


Lorsque nous sommes confrontés aux événements de la vie, quelle qu’en soit la situation, nous éprouvons le besoin de commenter, de juger et d’évaluer afin de déterminer si cela nous convient ou non. En observant attentivement, nous constatons qu’après un bref instant, ce réflexe d’évaluation surgit et nous murmure : « Regarde comme tu es bon, comme tu es présent, etc. » — et, ce faisant, l’esprit revient et reprend possession de notre espace intérieur, de notre foyer.


Rester dans l'observation crée en nous une sorte d'abstinence qui nous ramène au besoin de mots, au besoin de dire quelque chose. Voyez-vous, la réalité prend sens pour nous si nous sommes constamment jugés, mais vous savez bien que cela entrave la communication et les relations, cela crée des croyances ancrées, et nous nous retrouvons donc en difficulté dans cette société de plus en plus complexe et chaotique.


La proposition d'aujourd'hui, avec la lecture de cette conférence de Vimala Thakar de 1974, est une invitation à prendre conscience de ce qui crée notre manque de liberté, de ce qui engendre la dépendance, de ce qui, inévitablement, engendre des tensions dans les relations et donc de la souffrance. Se sentir bien ne dépend que de nous ; si vous voulez être heureux, soyez heureux… cela exige le courage d'affronter les défis que la vie nous présente.


L'essentiel est de comprendre comment nous sommes prisonniers de ce schéma mental répétitif et d'un profond désir de liberté : « Je veux être libre !»


C'est de ce désir de liberté que naît le véritable changement. Souvenez-vous que le premier sutra dit : « Et maintenant, le yoga !» Maintenant que vous avez compris que vous êtes malade et que le mental est inutile, vous êtes prêt pour le yoga.


Être prêt à accepter les défis de la vie est une façon de vivre intensément ancrée dans la présence.


N’attendons pas que la maladie nous atteigne pour faire un choix, car il pourrait alors être trop tard. Alors acceptons les défis de la vie avec engagement, en étant avec ce qui est, tel qu'il est, sans jugement, à chaque instant, du mieux que nous pouvons.

Soyons d'humbles disciples, le plus beau des maîtres : c'est la vie, qui nous offre des coups, des cadeaux et mille occasions de grandir sur ce chemin et d'entrer dans un espace de silence, de paix et d'harmonie. Apprendre à utiliser les mots quand c'est nécessaire, découvrir que les mots eux-mêmes naissent d'un espace de silence.


Dans l'Upanishad Nella Isa (Le Seigneur) (40ème et dernier kanda du Vajasaneyisamhita, composé de 18 mantras), il est dit : « Le Seigneur habite tout ce qui bouge dans le monde. Appréciez ce qu'IL vous offre et ne convoitez jamais les biens de qui que ce soit.


Appréciez tout ce que le monde vous offre, mais soyez détaché afin que le karma n'ait plus aucun pouvoir adhésif. Voyez-vous, c'est comme traverser une mine de charbon en robe blanche sans se salir ! Allons au-delà du simple fait, sans en faire tout un plat. Lorsque vous découvrez qu'il existe quelque chose de plus et qu'il est possible d'atteindre une dimension de paix et de liberté, pourquoi ne pas le faire ? Et avant de chercher à contrôler notre esprit, essayons de comprendre son fonctionnement, essayons de comprendre pourquoi nous sommes accros aux mots, pourquoi nous ne pouvons contrôler le bavardage mental. Cette compréhension vient par l'observation ; c'est un processus d'auto-éducation qui n'a rien à voir avec le contrôle. Seul le présent existe, mais puisque on ne peut pas rester dans l'état actuel des choses, on a créé le « devrait être », en opposition à ce qui est. Cette tension constante est notre vie.


Simona, j'œuvre au sein de la fédération pour la communication. 


 
 
 

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