Les grands n'improvisent pas

Les années passent, mais pas l'envie de pratiquer avec enthousiasme. La vue baisse, mais pas la capacité d'imaginer des solutions. 

Les enfants nous dépassent, mais les sentiments profonds (comme l'acceptation, ou le  fait de ne pas renoncer) ne sont pas dépassés ni dépassables. 

Les maîtres partent, mais leur enseignement resplendit plus qu'avant. Les grands n'improvisent pas ; infatigables, ils se consacrent à ce qui demande du  courage/ cœur 

Après tant d'étapes, de réussites, de difficultés, de chutes, si je devais indiquer ce que  j'admire le plus chez beaucoup d'êtres humains, je répondrais sans hésiter : j'admire  l'engagement dans la poursuite d'une chimère ou d'une utopie, dans le fait de tenter là où il n'y a que la bonne étoile qui puisse sauver « l'acrobate de la vie » d'un échec cuisant. 

Cela ne signifie pas que je veux inviter à imiter des rêveurs comme Don Quichotte ou Don Juan, qui sont ignorants d'eux-mêmes et des conséquences de leurs actes ; je ne me hasarde pas non plus à suggérer que le vaniteux Don Quichotte serait préférable à son écuyer réaliste Sancho Panza. 

Mais peut-être faudrait-il redonner de la valeur à cet engagement qui, lorsqu'il se  prolonge dans le temps, donne à celui qui s'y applique les qualités nécessaires pour  remplir les rôles auxquels il aspire. C'est une sorte d'action héroïque, un peu comme  celles que mène Poe Dameron, pilote de la saga Star Wars, personnage dont le  sérieux est si rafraîchissant (à l'intérieur d'une histoire qui est en grande parti construite autour de l'idée d'espoir) que personnellement je serais content de faire l'effort de me lancer à l'abordage avec lui. 

La séquence proposée ici demande sans aucun doute beaucoup d'engagement,  davantage encore si on utilise la force brute. Il vaut mieux au contraire se souvenir du  conseil de la grand-mère : l'arbre ne tombe pas au premier coup ! C'est une invitation à la tempérance, à chaque fois que le niveau d'engagement augmente, à chaque fois qu'on dépasse le seuil de ce qu'il est possible de faire avec ses propres forces. Dans cette séquence, il est en fait préférable de faire semblant d'y arriver même lorsque cela semble impossible. Partager la pratique avec des compagnons de tapis adaptés peut éviter des laideurs comme, d'un côté, l'étalage de sa force ou, de l'autre, le fait de jeter l'éponge avant même d'avoir été mis au tapis. 

Une autre solution est de s'entraîner avant, afin d'avoir un surplus de force, ou encore  de creuser en profondeur à l'intérieur de soi jusqu'à trouver le noyau dur de résistance psychique, d'authenticité qui amène à une relation plus vraie et plus libre avec l'existence.

Walter Thirak Ruta

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Extraits du livre “D’abord l’offrande”

de Walter Thirak Ruta

Walter Thirak Ruta Une personne qui a enseigné que la fatigue est un luxe de celui qui travaille dur et n'est pas l'apanage de tout le monde. L'alternative, c'est Tapas - l'engagement, partagées, aimées. Un rappel continu de présence et de retrouvailles avec sa force intérieure. 

Un maître sans exotisme, et en même temps respectueux de la tradition. La beauté de trouver des réponses dans un exercice continu d'analyse des lignes de continuité entre la tradition indienne, le sacré, le blasphème, la science et les sens humains.

SASTANGA NAMASKARASANA: la révérence suspendue sur les avant-bras  

Cycle de base 

1 - Position de départ              

En appui sur les avant-bras et les demi-pointes, les pieds écartés à la largeur des hanches, maintenir tout le corps droit mais pas rigide. La partie cervicale cambrée permet au regard de se fixer sur la ligne de l’horizon. Maintenir la posture en respirant normalement. Relâcher la posture et répéter. 

Répéter plusieurs fois, en changeant le registre respiratoire, c’est-à-dire en alternant de façon répétée antara-kumbhaka et bāhya-kumbhaka, calice in terne et calice externe. 

2 _ En mouvement                     

À partir de la position précédente, marcher en avant et en arrière en direction de la tête et puis des pieds, comme indiqué par les flèches. Répéter plusieurs fois, en changeant le registre respiratoire, c’est-à-dire pendant le mouvement alterner des périodes en antara-kumbhaka et d’autres en bāhya-kumbhaka. 

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La prochaine fois nous aborderons les variantes